Objet de culte depuis un peu plus de 20 ans, Tony Hawk’s Pro Skater a tenté tant bien que mal de perdurer au gré de suites de moins en moins motivantes. Fleurant le bon timing en sortant un remaster des 2 épisodes initiaux, les plus adulés si ce n’est les seuls valables, Activision surfe sur la fin de vie de la génération actuelle pour occuper le playground avec cette refonte graphique. Au vu de l’attente générée et du nombre conséquent de copies vendues (on parle déjà d’un million d’unités écoulées tout de même), le pari est réussi commercialement. Reste à déterminer s’il est vraiment temps de renfiler ses Vans et son baggy DDP pour grinder une dernière fois sur ces terrains que l’on connait déjà si bien.
Si vous l’aviez raté, et personne ne vous en tient rigueur, Activision nous a déjà fait le coup en 2012 avec une version HD sortie sur Xbox 360 et PC. Plutôt quelconque, cette adaptation aux standards graphiques de l’époque avait pour seul avantage de relancer la machine à nostalgie. Cela n’a à priori pas arrêté le mastodonte puisque l’on bénéfice aujourd’hui d’une version complètement recréée, et non un vulgaire mod HD posée sur un moteur obsolète. Sur le papier l’idée est excellente : après un Tony Hawk’s Pro Skater 5 à la limite du jouable, proposer de retrouver le gameplay arcade, mais un peu exigeant des origines avec des graphismes retravaillés devrait permettre à la série de se relancer. Spoiler alert, ça fonctionne très bien.
Gimme the light
Ça fonctionne tout d’abord, car le travail graphique est excellent. Le jeu ne devient pas une référence, mais tout y est soigné, des visages finement modélisés aux textures détaillées en passant par les effets de lumière. Des ajouts innocents, mais convaincants étoffent la proposition originale, comme ce coucher de soleil qui donne une belle ambiance à Venice Beach. Du côté des animations c’est tout aussi bon, les mouvements sont réalistes et l’ensemble est toujours fluide (en 60 fps s’il vous plait). Le travail de Vicarious Visions, spécialiste de ce genre de travaux, est à mettre à l’honneur puisque ce THPS1+2 dégage une vraie bonne atmosphère et flatte la rétine grâce à ce juste dosage entre qualité et performances. Point révélateur de cet équilibrage graphique, les temps de chargement sont très courts et c’est un vrai plaisir d’enchaîner/recommencer les niveaux sans avoir à s’occuper entre 2 sessions.
L’éditeur de skateur permet de mesurer l’écart technique, bien qu’il manque un peu de possibilités pour customiser le physique de son nouveau rider. Pas d’inquiétude, puisqu’au final on ne le voit de face que quand il se viande pitoyablement, les planches et vêtements sont légion et suffiront à contenter les amateurs de design. Si vous préférez incarner votre skateur préféré, le roster est assez conséquent avec pas moins de 21 pros (mais seulement trois femmes). Les historiques sont de la partie avec évidemment celui dont le jeu porte le nom, mais aussi Rodney Mullen ou Steve Caballero, sans compter les personnages bonus, déblocable en terminant certains défis spécifiques (comme trouver les 19 peluches d’alien pour obtenir un extraterrestre du plus bel effet). La création de personnages n’est pas la seule nouvelle option proposée par ce remaster, car un éditeur de skate park fait aussi son apparition. Assez simple à utiliser, même s’il faut avoir une bonne vision de l’espace pour poser les équipements correctement, il peut être complété au fur et à mesure de votre progression. Il suffit d’acheter de nouveaux items à intégrer (globalement cosmétique pour ne pas brider les joueurs qui voudraient laisser libre cours à leurs envies créatrices en début de progression).
Terminons sur l’enrobage du bonbon avec sa délicieuse tracklist, qui inclue la bagatelle de 53 titres (disponible sur Spotify via cette playlist). On y retrouve la majorité des titres joués sur les deux jeux d’origine, complétés par une sélection bien adaptée au style et à l’ambiance de THPS. Les vieux de la vieille qui ont goûté aux joies de Tony Hawk’s il y a 20 ans s’y retrouveront comme dans une petite bulle énergique de nostalgie, très plaisante. Quant aux nouveaux venus, ils auront le plaisir de goûter à des chansons qui envoient bien la sauce. C’est donc un quasi-sans-faute pour Vicarious Visions sur la partie technique, graphismes, fluidité et BO s’en sortent haut la main.
Skate or die
Attaquons maintenant le vif du sujet, à savoir le gameplay et le contenu. Comme son nom l’indique, ce titre part sur de bonnes bases puisqu’il inclut d’emblée les 2 jeux. Ils sont accessibles dès le début de la partie si jamais votre âme d’adolescent prise davantage le second opus et ne peut attendre de terminer tous les parks du premier. Pour les 2 titres, on retrouve à l’identique le contenu original, à savoir 8 et 9 parks (plus 2 cachés) à débloquer progressivement en réussissant divers objectifs sur chacun d’eux. Les niveaux classiques intègrent aussi bien des high scores à atteindre que de récupérer des items disséminés sur la carte ou encore réussir certaines figures sur des lieux remarquables, le tout sur des runs de deux minutes chacun. Les niveaux de compétition proposent eux, sur une petite minute, de réaliser un maximum de figures et combos pour obtenir la meilleure note possible du jury. Ce qui inclut de ne pas tomber (puisque ça apporte un malus) et de diversifier ses moves. Pas si simple de sortir une médaille d’or.
Les développeurs ont ajouté leur petite touche avec des nouveaux défis à réussir, dont le seul objectif est de débloquer de nouveaux cosmétiques pour nos skateurs. Ceux qui ne sont pas intéressés par la customisation de leur avatar n’y feront pas particulièrement attention, sauf pour débloquer les 3 succès associés. Ils sont assez accessoires et n’apportent pas grand-chose, ce qui nous laisse avec un THPS Remaster strictement identiques à ses illustres modèles. Rien de plus, rien de moins que ce qu’on y trouvait déjà donc, mais un système d’expérience et de bucks uniquement destinés au cosmétique et aux succès.
Une fois sur le skate, les connaisseurs attendent de retrouver des sensations mixant simplicité et technicité, tout en restant dans un esprit suffisamment arcade pour s’éclater rapidement. Dans le même temps, le titre doit contenter les néophytes qui souhaitent juste avoir enfin un bon jeu de skate, fun, mais pas superficiel. THPS Remaster se paye le luxe de répondre aux deux de la même manière. Une touche pour sauter, une touche pour les flips, une touche pour les grabs, une touche pour les grinds. Simple sur le papier, cette combinaison permet de rapidement sortir des premiers combos et d’atteindre les objectifs des premiers niveaux. Cependant, il faudra davantage maitriser les possibilités en alternant les figures. Plus on fait la même, moins elle rapporte de points. Et utiliser les specials à bon escient, grâce à une jauge qui se remplit lorsqu’on enchaine les tricks réussis, au fur et à mesure de la progression afin de répondre aux exigences toujours plus grandes des parks. La barre de special mentionnée, une fois remplie, donne un peu plus de pêche à notre skateur, lui permettant de sauter un peu plus haut par exemple. Cela s’avère très utile pour atteindre certaines zones cachées, et surtout d’exécuter des figures plus complexes et mieux rémunérées en points. Le gameplay par défaut est une évolution des 2 opus, mixés avec les ajouts de THPS Underground. Il est toutefois possible dans les options, de revenir sur la version « pure » de chacun des jeux originaux.
It’s a Hawk, it’s a plane, …
Réussir de gros combos implique aussi de gérer les transitions avec des manuals bien placés et savoir garder l’équilibre en grind pour sortir des blocs avec l’élan nécessaire pour atteindre le suivant. Autant dire que l’apprentissage est continu puisque l’on progresse à chacune des sessions, autant en étant plus précis sur les sauts et réceptions que sur l’utilisation des éléments du décor et les gaps qui décuplent les points des combos. Si comme moi vous vous rendez compte que vous avez un plafond de verre qui vous empêche de passer un certain palier (par exemple celui permettant d’obtenir des médailles d’or sur les parks en mode compétition) ; ce système permet tout de même de s’approcher miette par miette d’un niveau suffisant pour gratter ce petit point qui fait la différence. Aussi, pour ceux qui n’ont pas le temps, pas l’énergie ou pas de skill du tout, des aides peuvent s’activer dans les options comme l’équilibre toujours parfait en grind ou manual ou encore la chute impossible. Les activer bloque la réussite des nouveaux défis, mais limite la frustration pour les joueurs visant un plaisir immédiat sans souffrir un peu. Malgré une certaine nullité de mon côté, je n’arrive pas à me résoudre à activer les mods, donc je stagne avec mes ridicules médailles de bronze et je souffre en essayant régulièrement de réussir ces compétitions.
L’ajout d’un mode multijoueur permet aux plus aventureux d’entre nous de se frotter à d’autres et de constater l’écart considérable qu’il peut y avoir. La présence d’un mode en écran splitté pour jouer à 2 à la maison est un vrai plus qui permet de faire quelques parties pour prouver sa maitrise des combos à un ami trop insistant. Le mode online est cependant assez étrange, car on ne choisit pas vraiment le mode de jeu, entre combo, high score, graffiti, horse, etc. Lors du lancement d’une partie. Je n’ai fait que quelques essais pour ne pas m’habituer à la dernière position, mais le rendu est aussi bon que le reste du jeu. Je trouve simplement le mode un peu anecdotique, car il n’y a pas de système de progression ou de gain spécifique.
Pour synthétiser, Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 Remaster propose une chouette refonte graphique, le niveau technique est probant, les sensations sont excellentes et le contenu est (trop) fidèle à ses illustres modèles. C’est probablement le seul vrai reproche à faire au jeu, car un ou deux nouveaux niveaux et quelques objectifs complémentaires n’auraient pas fait tache. Le travail est remarquable sur la technique, mais timide sur le contenu, comme si les développeurs avaient eu peur de toucher à la mémoire des joueurs. Que cela ne vous empêche pas de vous lancer, car le contrat est rempli haut la main.
Jeu testé sur Xbox One X grâce une version gracieusement fournie par l’éditeur, que je tiens à remercier pour ce retour en adolescence plus qu’apprécié
The Good
- Refonte graphique très réussie et fluide
- Gameplay aux petits oignons
- Ajout du mode multi et des éditeurs
- Objectifs pour chaque park conservés
The Bad
- Trop peu de nouveautés
- Multi online un peu timide
Franchement ca fait plaisir de voir un remaster de cette qualité … les derniers temps on avait le droit a des remasters faignants sans grande envergure. Mais la ca claque c’est tout. C’est beau, la maniabilité est oldschool mais ca répond bien et cette ambiance puuuuttaainnn ca fait trop plaisir de rejouer à ces deux jeux de mon adolescence… et la B.O ppppffff trop une tarte t’entendre de nouveau certaine chanson comme « no cigar » de Millencolin j’ai pris 20ans dans les dents…. ma chambre d’ado avec mes potes, la ps1/ps2 et surtout la dreamcast <3 <3 <3 pour les gars de 40ans c'est le moment de mettre 25 balles dans un jeu les gars !!!