Sonic Mania

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Test Sonic Mania

Encore un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre : le dernier bon jeu du hérisson bleu. On a pourtant eu le droit à tout, de l’indigne au potable entre les remakes ratés et le passage par la case 3D, mais rien pour vraiment raviver la flamme des premiers épisodes. Il a fallu qu’un fan se retrousse les manches et fasse le boulot lui-même sous le regard bienveillant de Sega pour enfin avoir l’espoir d’un bon Sonic. Alors que les joueurs se consolent depuis trop longtemps sur des émulateurs, voyons si Sonic Mania est le messie tant attendu.

Sonic a donc trouvé son champion non pas au sein de Sega mais en la personne d’un fan nommé Christian Whitehead, un australien qu’on imagine sympathique. En compagnie de PagodaWest et Headcannon, il nous sert un nouveau jeu qui sait faire vibrer notre corde nostalgique sans pour autant se reposer uniquement dessus. Ce courageux développeur s’est appuyé sur ce qui a fait le succès de la franchise au début des années 90, à savoir la 2D, la vitesse et les niveaux iconiques. En y ajoutant de nouveaux niveaux et en retouchant intelligemment ceux déjà connus, il réussit le tour de force de proposer enfin un vrai bon Sonic. Dès le premier niveau, l’immanquable Green Hill, on retrouve toutes les qualités du jeu original accompagnées de légères modifications qui ne gâchent en rien la saveur. Au contraire, elles relèvent bien l’ensemble.

A quoi sert de courir…

J’ai failli attendre

Il aura donc fallu plus de deux décennies pour que Sonic Mania nous sorte du marasme de la série en appliquant la simple recette du neuf avec du vieux. Habillé de cette 2D 16 bits qui lui va si bien, Sonic traverse 12 niveaux – toujours divisés en actes, mais seulement 2 par monde – dont 4 créés pour l’occasion, dont le très réussi Studiopolis. Le level design respecte parfaitement ses modèles, aussi bien dans l’enchaînement des loopings et du manque de contrôle quand les passages à grande vitesse s’enchaînent que dans le positionnement hasardeux des obstacles et ennemis, source de multiples pertes d’anneaux ou de morts rageantes. La manette-qui-vole d’or revient toujours à ces superbes situations où l’on se retrouve coincé entre 2 éléments pour y mourir lamentablement sans avoir une chance d’esquiver. Ca va vite et le plaisir n’en est que décuplé.

La force du titre est de réussir, à l’ancienne, à être jouable et agréable avec un nombre d’actions limités. En gros, on ne peut rien faire d’autre que courir et sauter. Certes, Sonic Mania souffre d’une certaine inertie parfois gênante et d’un manque de précision pour les sauts qui demandent un petit temps pour être repris en main. Le gameplay est toutefois assez bien équilibré et plaisant pour que les bonnes sensations soient au rendez-vous. A la manière des die-and-retry actuels, le nombre limité de vies impose de prendre un minimum de temps et d’observer ce qui se passe pour battre certains boss ou surmonter certains passages. A noter, ça n’a pas empêché quelques bons rage quits des familles (oui, je suis réputé pour ma patience infinie). Que ce soit sur les qualités ou sur les défauts, Sonic Mania respecte bien ses ancêtres.

Blast from the past

Fort heureusement, les qualités sont bien plus nombreuses que les défauts. Déjà, le simple fait de pouvoir jouer avec Sonic, Tails ou Knuckles (et personne d’autre) apporte au titre 3 manières différentes d’appréhender les niveaux en évitant la redondance des personnages. Les nouveautés intégrées aux stages historiques apportent réellement un plus à l’expérience. Outre des chemins inédits ou des parcours rallongés (car 2 actes au lieu de 3), certains éléments de gameplay ont été ajoutés comme les fluides rebondissants ou la fumée toxique. Ils apportent une diversification bienvenue, tout comme les niveaux bonus. Certes, la chasse aux boules bleues ne plaira pas à tout le monde, mais elle a le mérite d’exister. Il faudra d’ailleurs attraper tous les OVNI pour obtenir les chaos emeralds et terminer le jeu à 100%. Pour les chasseurs de succès, c’est plutôt une bonne nouvelle car ça force à trouver de nouveaux chemins dans les mondes traversés pour atteindre ces niveaux.

Le jeu se dote en outre de modes de jeux complémentaires pour parfaire l’expérience. S’il faut compter entre 3 et 6h pour le terminer (je fais bien sûr partie de ceux qui ont mis un max de temps), la campagne est rejouable avec les autres personnages. Le mode contre la montre porte bien son nom et le mode Compétition permet de se tirer la bourre en écran splitté comme aux meilleures heures des télés cathodiques et des câbles de manette trop courts. Ajoutez à cela les niveaux bonus et vous obtenez une durée de vie globale plutôt honnête, surtout si vous êtes aussi peu doué que votre humble serviteur.

Exemple de boss pénible

Titanic Monarch

Autre aspect convoqué de ses ancêtres par Sonic Mania : la 2D. De nombreux jeux de plateforme (ou autres d’ailleurs) l’ont plus que remise au goût du jour, et sur ce point le titre de Christian Whitehead s’en tire avec les honneurs. Les graphismes sont de belle facture, le pixel art porte bien son nom avec la myriade de détails qui peuplent tous les plans. Le choix des couleurs et la vitesse d’affichage font honneur aux ambitions des premiers jeux estampillés The Hedgehog. Enfin, les animations sont impeccablement détaillées et rendent superbement à l’écran.

Du côté des oreilles, c’est plutôt pas mal non plus. La musique est punchy, basée une fois encore sur les morceaux historiques et joliment remixée, elle accompagne parfaitement nos pérégrinations supersoniques. Les bruitages sont malheureusement moins bien lotis, plus quelconques et répétitifs, à tel point qu’on finit par les ignorer pour ne pas devenir chèvre à force de les subir. Rien de traumatisant mais ils nuisent un peu à l’atmosphère globale et masquent parfois trop la bande son. Pour le reste, c’est techniquement abouti malgré un crash avec retour dashboard qui ne pouvait pas tomber à un autre moment qu’une fin de deuxième zone ou quelques ralentissements suprenants. Heureusement qu’on peut reprendre du début du monde mais ça reste un poil frustrant quand on a passé 30 minutes à s’en dépatouiller.

Maniaco-dépressif

L’impression que donne ce Sonic Mania est un peu spéciale. Le joueur nostalgique se vautre dedans avec un plaisir sans faille, heureux de retrouver même les défauts de ses illustres aînés. Le non initié y trouvera surement son compte mais sera probablement moins touché par l’univers. On ressent certes ponctuellement une certaine frustration devant certains passages ou certains ennemis qui coupent net la vive progression du hérisson mais fort heureusement, la qualité de l’ensemble nous font vite oublier ces petits tracas et on ne peut que remercier ce bon Christian de nous donner enfin le Sonic qu’on attendait, mais avec dix ans de retard.

Catch the boule bleue

Le jeu a été testé sur une version dématérialisée fournie par l’éditeur, qu’on remercie avec célérité

Points positifs

  • Belle remise au goût du jour
  • Graphismes et musique au poil
  • Du contenu

Points négatifs

  • Des imprécisions de gameplay et de level design
  • Sait être frustrant
  • Les bruitages qui cavalent sur le haricot
7

Ecrit par : Wanerlevner

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