Comme chaque fin d’année, les fans de deux roues attendent la traditionnelle simulation du Championnat du monde de motocross MXGP. Pour cette sixième cuvée nommée MXGP 2020 – The Official Motocross, les développeurs italiens nous promettent un passage réussi vers la nouvelle génération de console. Véritablement métamorphosée en 2019, cette dernière version de Milestone nous en mettra-t-elle plein la visière ? Je vais essayer de vous éclairer afin de voir si cette licence mérite votre attention.
De la boue en veux-tu en voilà
Milestone est devenu au fil du temps un véritable spécialiste de la simulation moto sur tous types de terrain. Après un excellent MotoGp 2020 et un très bon Ride 4, il est temps pour le studio de nous présenter un épisode consacré spécialement à l’univers du motocross. MXGP 2019 avait moyennement conquis les puristes après un renouvellement complet de la licence. Autant vous prévenir qu’avec ce cru 2020, on reprend complètement les codes de son prédécesseur. Mais il faudra faire toutefois avec quelques améliorations fortes intéressantes.
Concentrons-nous dans un premier temps sur son contenu, on y trouve un mode carrière aux caractéristiques tout aussi basiques et ennuyantes que son ainé, avec comme seules nouveautés, une simple mise à jour des transferts et différents skins de motos. On retrouvera néanmoins les habituels Championnats MXGP et MX2, avec l’ensemble des 68 pilotes inscrits officiellement. Comme l’année précédente, les 19 circuits du programme seront présents et tous totalement authentiques. Plus de 10 000 objets et 100 marques officielles seront aussi à votre disposition et déblocables selon votre niveau de prestige. Cette partie solo occupera la majorité de votre temps sur MXGP 2020, pour le plus grand bonheur des amateurs du genre.
Parmi les autres choix disponibles, on retrouvera les traditionnelles « Contre la montre », course rapide, ainsi que le multijoueur. Améliorer vos chronos et les comparer aux différents adversaires disponibles sur le Xbox Live, seront encore une fois l’un des véritables plaisirs de ce jeu. Il se bonifie notamment grâce aux conditions climatiques changeantes qui vous compliqueront toujours autant la tâche.
On apprécie aussi le retour d’une des réussites de la licence qui m’avait particulièrement conquis l’année dernière. Elle se nomme Playground. Ici, votre liberté de mouvement sera l’argument principal. C’est en Norvège que vous arpenterez les gigantesques forêts et lacs mis à votre disposition. Vous pourrez au choix accepter les nombreux défis, qui vous demanderont à la fois de la patience et une bonne précision de conduite. Le contenu de la carrière reste complet, mais on regrettera l’absence d’un mode histoire qui aurait apporté un véritable plus à cet opus 2020. En espèrant que les retours positifs de MotoGP 20 donneront des idées aux développeurs pour l’édition 2021 du jeu présenté.
Une simulation qui ne fait pas dans la dentelle
Milestone a souhaité perfectionner son côté simulation en offrant un jeu toujours plus proche de la réalité, et le studio semble avoir une nouvelle fois réussi à nous convaincre. MXGP 2020 donne un accès supposé facile avec un mode standard que je conseille notamment aux nouveaux venus. En revanche cela ne suffira peut-être pas, car même après avoir mis la difficulté la plus basse, les débutants devront user de patience avant de goûter aux joies des premières places.
Même constat pour le mode réalisme réservé aux plus chevronnés des joueurs, qui lui vous demandera un niveau exceptionnel pour obtenir le Graal. Pour vous donner un exemple de la dureté, pour les non initiés à ce championnat, deux courses seront imposées pour chaque manche, ce qui vous obligera à courir plus de 40 minutes pour chacune d’entre elles. Après plusieurs heures de pilotage, je ne peux prétendre uniquement qu’à la dernière place du podium, le leader étant tout simplement hors de portée de mon humble niveau.
L’exigence est telle, qu’aucun faux pas ne sera toléré. Si le mode retour en arrière est désactivé (en réaliste), chacune de vos chutes vous fera perdre quatre ou cinq places à chaque fois. La physique vous impose comme dans la réalité à faire glisser la moto sans en faire de trop, mais aussi à exécuter des « Scrub » pour faciliter vos prises de virages après un saut, le tout avec précision et régularité. Je n’ai que très peu apprécié la gestion des vibrations, même dans le réglage faible, qui vous donne l’impression d’avoir une manette qui vibre presque non-stop. Vous aurez la possibilité de désactiver la fonction si besoin. Mais on retiendra que le studio a réussi à proposer un excellent mix arcade/simulation, séparé en deux difficultés pour offrir une licence qui s’adresse à tous. Ce qui en fait, selon moi, la meilleure licence de tout-terrain sur nos consoles actuelles.
Les développeurs nous avaient promis un passage aux Xbox Series X|S pour cet épisode, alors oui la licence est plutôt sympa visuellement, fluide en toute circonstance avec un mode à 60 images par seconde. Mais ne vous attendez pas non plus à prendre une claque visuelle. Les paysages souffrent d’un manque cruel de textures par moment, ce qui donne l’arrière-gout d’un jeu de l’ancienne génération. D’ailleurs, les possesseurs de la Xbox One X ne verront pas beaucoup de différence avec les deux autres consoles de nouvelles générations. On notera aussi qu’il est fort regrettable que les pilotes dirigés par l’IA deviennent souvent transparents, notamment au départ ou les pilotes se traversent les uns les autres.
Le mode multijoueur est toujours identique à l’épisode de l’année dernière, et j’ai pu m’essayer facilement à celui-ci pendant l’écriture de ce test. Je n’ai éprouvé aucune difficulté à trouver des adversaires, le niveau est toujours aussi élevé en revanche. On retrouve toujours l’éditeur de circuit, qui est toujours bien sympathique, vous donnant la possibilité de découvrir de nouveaux tracés parfois génialissimes sur le Xbox Live, et les capacités de création n’ayant pas beaucoup changé, les habitués ne seront pas déboussolés.
Parlons maintenant du sujet que vous attendez tous, obtient-on les succès très facilement ? Le 100% aisément ? La réponse est négative, deux d’entre eux seront compliqués à réussir, notamment celui où il faut effectuer environ six fois le Championnat du monde MX au minimum pour atteindre le niveau 100 de prestige. La seconde difficulté sera d’avoir un excellent niveau de pilotage pour décrocher la victoire dans une course ou les I.A seront à l’apogée de leur capacité. Autant dire qu’il va falloir beaucoup d’entrainement pour obtenir ce succès.
Si je devais résumer en quelques mots ce jeu, je dirais que Milestone s’est contenté de bonifier l’épisode 2019, en offrant seulement de petites améliorations ici et là, mais qui renforce encore un peu plus son côté simulation. On regrettera en revanche son manque de prise de risque pour son mode carrière, qui n’offre au final presque aucun intérêt. Cela n’empêche pas MXGP 2020 – The Official Motocross Videogame de rester la référence absolue du jeu de motocross, s’offrant le luxe de pouvoir plaire aussi bien aux puristes, qu’aux néophytes.
The Good
- Mixe simulation/arcade
- Licences officielles
- Mode Playground
- Durée de vie
- Adapté à tous
The Bad
- Vibration trop présente dans la manette
- Carrière insipide
- Bugs I.A ponctuels