Little Nightmares

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Test Little Nightmares

Une fillette sans visage, un ciré jaune un peu grand pour elle, le personnage est connu et attendu depuis les dernières présentations de Little Nightmares. Avec un premier jeu de plateforme teinté de réflexion, le studio Tarsier se lance dans le grand bain après avoir joué les petites mains pour d’autres. Enfin disponible, c’est maintenant à nous d’aider Six à s’échapper de l’endroit glauque et oppressant dans lequel elle s’est retrouvée prisonnière on ne sait trop comment. 

Little Nightmares ne s’embarrasse pas d’une vidéo d’introduction ou d’un didacticiel pour nous immerger progressivement dans son univers. Six se réveille dans une valise, au fond de ce qui semble être une cale, dans l’obscurité, et le joueur est comme elle : perplexe. On ne sait pas ce qu’elle fait là mais on sait instinctivement qu’elle doit en sortir. Ce choix assumé de ne rien dévoiler se poursuit tout au long de l’évasion, à chacun sa compréhension du pourquoi et du qui.

A l’instar d’un Limbo ou du plus récent Inside, la progression s’effectue à l’horizontale avec un peu de profondeur sur certains tableaux pour apporter une diversité bienvenue. Dans un monde trop grand pour elle, Six devra escalader les étagères, passer par les conduits et surtout ne pas se faire remarquer des étranges êtres courts sur pattes mais redoutables qui habitent ce dédale. Découpée en 5 niveaux, l’aventure est assez courte (4 à 5 heures de jeu pour un premier run) mais très bien rythmée et gérée. Ce n’est pas frustrant car intense, d’autant que l’obtention des 13 succès est un bon prétexte pour relancer une partie. D’ailleurs, bon courage à ceux qui s’attaqueront à celui qui consiste à terminer l’histoire en moins d’une heure sans mourir.

Certaines références sont vraiment glauques

Pas pratique cette capuche

Bien que le jeu propose un paquet de situations différentes, il n’y a souvent qu’un seul moyen pour passer un obstacle ou échapper à un de nos tortionnaires. La progression est assez dirigiste, ce qui permet aux créateurs de gérer complètement leurs effets et le rythme, au détriment d’un peu de liberté. Les énigmes ne sont pas insurmontables, aussi je ne peux que vous recommander d’oublier les guides et vidéos pour votre première partie pour garder l’effet de surprise et la satisfaction d’avoir trouvé comment passer les étapes un peu tordues.

Dans Little Nightmares, il faut s’attendre à mourir. Beaucoup. En théorie, le décès est dû à une erreur d’appréciation, une action faite trop rapidement ou une tentative de fuite ratée. En pratique, 75% d’entre elles seront dues aux commandes imprécises et à des comportements parfois inattendus des vilains. Concernant la maniabilité, Six a une inertie surprenante pour un personnage si petit et une propension incroyable à atterrir exactement partout sauf là où on le souhaite. De plus, notre héroïne semble avoir un peu de mal avec les éléments du décor et se bloque partout, même quand on pense être loin des obstacles. Lorsqu’on est poursuivi par un truc moche aux bras gigantesques, c’est la mort assurée.

Excellente idée pour couples fusionnels

Hunger games

Malgré ce gameplay qui manque un peu de finition, Little Nightmares alterne intelligemment les phases de réflexion calmes et les moments plus actifs, caractérisés généralement par une course-poursuite agrémentée d’obstacles. Ces phases ne sont pas des plus aisées, entre autre en raison d’un choix de boutons un peu discutable: pour courir et s’accrocher à un élément lointain, il faudra appuyer sur X tout en dirigeant Six (et en évitant les murs donc) puis sauter avec A et saisir la position de destination avec RT. Pas injouable mais pas pratique. La frustration vient davantage de ces occasions où les ennemis semblent possédés par un chien douanier et nous repèrent instantanément à l’autre bout d’une pièce, alors qu’on est passé à côté d’eux sans s’accroupir quelques instants plus tôt sans leur faire remuer le museau.

Côté esthétique, le jeu s’en tire avec les honneurs. La direction artistique générale est très réussie, le jeu a une atmosphère pesante, poisseuse et certaines scènes sont assez dérangeantes. C’est beau, bien mis en scène et accompagné par des bruitages qui participent bien à cette ambiance angoissante. Little Nightmares joue sur des thèmes variés mais sans jamais les nommer ou les expliciter. Il n’est pas question ici de donner des réponses comme une récompense méritée en fin de partie. Les petits gars de Tarsier ont opté pour une narration qui expose le joueur a des situations surprenantes mais sans lui donner les clés. La scène finale à elle seule vaut vraiment le coup d’aller au bout de l’histoire.

Je suis mort pour prendre ce screen

Double Six

On croisera d’autres enfants dans des cages et des petits êtres (les Nomes) avec un chapeau pointu, sans savoir pourquoi les uns et les autres sont là mais en devinant rapidement à quoi ils sont destinés. Comme une allégorie, le comportement de Six évolue au fil des niveaux dans un effet miroir perturbant. D’ailleurs, le précédent titre du jeu était Hunger, à savourer une fois le dernier chapitre terminé. Au final, l’expérience est plus intéressante qu’un Unravel, un peu moins profonde qu’Inside mais habitée d’une réelle ambition artistique.

Malgré sa durée de vie un peu chiche, Little Nightmares vaut le coup d’être vécu. Après une légère impression de déjà-vu, le jeu prend son envol et dévoile sa personnalité de belle manière. Le titre nous happe et nous fait oublier ses erreurs de réalisation – à l’exception de quelques morts particulièrement rageantes – grâce à son atmosphère poisseuse et la place qu’il laisse à l’imagination.

De l’utilité des faux planchers

Le jeu a été testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

Points positifs

  • Atmosphère marquée très immersive
  • D.A. réussie
  • Narration et final surprenant

Points négatifs

  • Commandes imprécises
  • Un poil court
7

Ecrit par : Wanerlevner

2 Commentaires :

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  1. De rien, c’est fait avec plaisir. Merci à toi de le lire surtout 🙂
    Si tu as l’occasion de le tester ça vaut vraiment le coup, ça change de ce qu’on a régulièrement.

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