On peut se le dire, du moins à voix basse, la franchise Hitman n’a pas connu un grand succès dans tous les domaines culturels. L’assassin est apparu à deux reprises sur grand écran, ne méritant pas la distinction d’un blockbuster, à voir au moins une fois, mais sans plus. Soyons honnêtes, c’est du côté vidéoludique que l’agent 47 a pu faire retentir et revendiquer son nom avec brillance. Ayant débuté sur le terrain du PC dans les années 2000, il aura connu un bon nombre de jeux, sur consoles, mais aussi sur mobile. Alors lorsque IO Interactive à reboot la saga Hitman, en 2016, toujours accompagné à l’époque, de Square Enix pour l’édition, les avis furent plutôt mitigés. Surtout dû à sa publication par épisode, forçant le joueur à attendre des semaines voire des mois pour du contenu à la hauteur. Celui-ci s’est, tout de même, démarqué grâce à ses niveaux ouverts qui récompensaient les joueurs, pour leurs approches créatives, une fois les cibles éliminées. Cela s’est d’ailleurs poursuivi à la sortie de Hitman 2 en novembre 2018, suite à leur indépendance en abandonnant le modèle faisant défaut et ajoutant des modes multijoueurs au passage. Avec Hitman 3, sorti depuis ce 20 janvier 2021, IO Interactive cherche à clôturer la trilogie « World of Assassination » qui a débutée en 2016. Contrat réussi pour le développeur basé au Danemark ? Eh bien, je vous invite à lire les lignes ci-dessous pour le découvrir.
Permis de tuer
Pour ce troisième et dernier opus, l’agent 47 continue son ménage face à Providence, une organisation composée de membres plutôt aisés financièrement, pour ceux qui n’ont pas tout suivi. Notre première mission nous emmène bien au-delà des nuages de Dubai, plus précisément face au plus haut bâtiment de la ville. Connu, dans notre monde d’aujourd’hui, sous le nom de Burj Khalifa, renommé ici en Burj Al Ghazali avec une esthétique tout aussi différente que l’original, certainement pour des soucis de droits. Si celle-ci nous met face à une tour haut de gamme surplombant un paysage ensoleillé, la seconde destination change radicalement de décor dans un domaine vieillot, sombre et particulièrement boisé dans la région montagneuse de Dartmoor, en Angleterre. Cette dernière vous proposera d’ailleurs de mener une enquête après la mort inquiétante au sein de cette famille étrange et presque idéale. Ils se détestent tous, mais n’osent pas vraiment se l’avouer. Manquerait plus qu’on puisse accuser le neveu d’avoir tué son oncle, sans scrupule. Non, on ne peut pas vraiment le faire, mais ça serait bien, vous ne pensez pas ?
Pas moins de six missions attendent l’agent 47 pour ce Hitman 3, sachant que si vous êtes l’heureux propriétaire des deux premiers, ajouter à cela les quatorze destinations précédentes. Ces dernières sont façonnées de façon à ce qu’ils profitent, eux aussi, des améliorations du moteur Glacier de IO Interactive. Mais on ne va pas se mentir, au-delà de cela, ça rallongera également de plusieurs heures la durée de vie, déjà bien fourni, de cet ultime volet. En attendant, l’équation qui oppose l’assassin pouvant éliminer sa cible de diverses façons marche toujours autant, voire beaucoup mieux. Poussant la rejouabilité encore et encore, et ce au maximum. Même si le jeu vous guide de bout en bout, ce n’est qu’une histoire de paramètre à désactiver. Quelque soit la façon choisie, il n’en reste pas moins satisfaisant, à tout moment, de se gratifier d’une action planifiée méticuleusement depuis plusieurs minutes et que chaque étape s’emboite, les unes après les autres, pour un final aussi grandiose que sanglant.
Plusieurs costumes, un seul visage
Alors certes, les nombreux environnements servant de scène de meurtre ne nous mènent pas tous à travers un terrain de jeu paradisiaque. On est même parfois amené à sortir des sentiers battus. Ce n’est pas plus mal mine de rien, chaque niveau nous raconte son histoire à sa façon, aussi particulière qu’elle puisse paraître. En dehors de la demeure familiale de Dartmoor, déjà mentionnée plus haut, entourée d’une flore peu entretenue et d’un personnel surveillant chacune des entrées, le protagoniste devra aussi arpenter les rues éclairées de diverses enseignes, de Chongqing. Comme les cinématiques, on pourrait se croire dans un tableau nous forçant à dégainer notre appareil pour capturer la vue qui défile sur notre écran, et donc sous nos yeux. Bien que ces dernières soient tachetées par de grosses bandes noires horizontales sur les deux extrémités. Ce qui est particulièrement gênant pour une photo digne de ce nom.
Mais ce qui fait d’Hitman, LA licence d’infiltration par excellence, c’est surtout et en grande partie son gameplay axé sur l’action et la furtivité, correspondant parfaitement à ce qu’on attend d’elle. Dissimuler un corps dans un congélateur ou une armoire, déstabiliser un ennemi avec un fruit trouvé sur une table, leurrer l’I.A avec une pièce de monnaie ou encore se déguiser avec les vêtements de la personne que vous venez de mettre dans les vapes. Tout est fait de façon à bien réussir votre mission, et qui plus est vos défis se cachant dans votre interface ; que je trouve toujours aussi bordélique au passage ! D’ailleurs, en parlant de l’Intelligence Artificielle, celle-ci n’ira pas vous chercher bien loin. Elle pourra être semée rapidement après un virage fastidieux, une porte ou un bain de foule. Je n’ai pas essayé le jeu en sa difficulté la plus haute, honte à moi. De ce fait je me trompe, peut-être, sur cet avant-gout amer d’une intelligence artificielle, bien trop facile et peu développée.
Retraite amplement méritée
Côté technique, je ne pourrai pas me prononcer sur les assets disponibles sur Xbox Series X|S, jouant encore pour ma part, sur une Xbox One X. Mais s’il fallait y placer quelques termes, sans pour entrer dans les détails techniques, je dirais que les visuels sont bien au-delà de tout ce que j’ai pu voir sur cette » ancienne génération « . Alors nul doute du résultat que peuvent offrir les nouvelles consoles, disponibles sur le marché mondial depuis le 10 novembre dernier. Cet opus se caractérise comme un final dramatique et ce que je peux dire, c’est que la musique colle parfaitement avec cet adjectif féminin. Douce et entraînante, elle saura vous porter dans le menu. On la retrouvera un peu moins in-game malheureusement. Aussi, je rajouterai les difficultés rencontrées pour rester connectées aux serveurs. Pas vraiment embêtant pour mener à bien le crime parfait, mais cela peut changer votre façon de voir les choses pour la sauvegarde automatique, et la récolte de votre XP. N’ayez crainte, vous pouvez aussi sauvegarder manuellement, et cela à tout moment de votre mission, à condition d’y penser.
Venons-en aux réalisations, ils se comptabilisent au nombre de 83 pour 1540G. Un score qui se veut peu courant à la sortie, et cela pourrait évidemment augmenter dans les mois à venir. Même si je doute d’un réel suivi à ce niveau-là. Cependant, en plus de regrouper les succès de Hitman 3 et de ses objectifs, certains seront semblables et seulement à déverrouiller si vous jouez aux destinations des deux premiers. Oubliez donc de posséder le 100% si vous ne les possédez pas et que vous refusez catégoriquement de passer à la caisse. Comme gros client, et chasseur de succès que je suis, je ne résisterai pas longtemps à la tentation qui me tend la main depuis que j’ai osé me lancer dedans. Pour les besoins de ce test, évidemment.
Concluons en quelques mots ce que IO Interactive a fait avec ce Hitman 3. Pour ceux n’ayant jamais touché au reboot survenu en 2016, c’est clairement le moment d’enfiler vos gants, vous munir de votre plus belle manette et vous plongez dans cette aventure. Des heures et des heures vous attendent, avec ses visuels, son gameplay, ses alternatives de meurtres et son histoire aux petits oignons. C’est toujours aussi satisfaisant et plaisant de finir une mission, sans s’être fait repérer ou avoir fait de victimes innocentes. C’est en tout cas tout ce que je peux retenir de mes agréables heures passées à incarner l’agent 47, aka l’un des assassins les plus cultes (mais pas du cinéma).
Le jeu a été testé sur une version presse fournie par l’éditeur. Un grand merci à eux.
The Good
- Une recette qui marche toujours autant
- Une re-jouabilité immense
- Des destinations variés et qui font rêver
- Un gameplay qui excelle
- Visuellement bluffant pour Xbox One X
- Toutes les missions précédentes...
The Bad
- Un I.A trop peu développé
- Problèmes de connexion (au lancement)
- Les cinématiques avec des bandes noires !
- ...malgré que ça impose de les posséder