Test Gungrave G.O.R.E

Lancée en 2002, en exclusivité, sur PlayStation 2, la saga Gungrave revient sur le devant de la scène depuis ce 22 novembre 2022. Nommé G.O.R.E, ce nouvel épisode est développé par le studio indépendant Iggymob et édité par Prime Matter. Si à l’époque il a pu impressionner et s’inscrire dans le cœur d’un bon nombre de joueurs avec son action élevée et son gameplay sanglant, quel est le constat de ce retour vingt ans plus tard ?

Il était une fois, un mec… 

Pour comprendre l’intégralité de la synopsis et la chronologie des événements qui ont pu conduire à cet ultime épisode, il faudra se diriger sous l’onglet « histoire » du menu principal. Un gros récapitulatif par le biais d’une succession d’images, de dessins à vrai dire. Sûrement fait main. Ça reprend tout depuis le début, c’est à dire là où ça a commencé, en 2002. Il faudra être attentif tout du long, car c’est la seule et unique fois où un semblant d’histoire essaye d’apparaître. Essayer, oui. Parce que concrètement c’est assez fouillis, désordonné même. J’ai personnellement eu du mal à tout suivre, ça s’enchaînent rapidement, comme les sous titres. Même si on a le temps de les lire, les assimiler c’est autre chose.

Toutefois, après plusieurs visionnages pointilleux et s’il faudrait en faire un résumé, voici comment on pourrait l’interpréter : notre protagoniste Grave, anciennement connu sous Brandon Heat, avait une vie de criminel impitoyable. Travaillant pour Millennion, un syndicat du crime semblable à celui d’une mafia contrôlant tous les faits et gestes de la ville de Billion. Cette organisation était dirigée par un certain Big Daddy, un pseudo relatif à son physique, évidemment. Son meilleur ami, Harry McDowell, voulant prendre la place de ce dernier, suite à l’essor d’une nouvelle drogue sur le marché, a mis en place tout un plan machiavélique pour le supprimer et prendre le fauteuil de ce grand patron. Brandon, honnête et loyal a tenté de s’interposer ce qui a causé sa mort. C’était inévitable !

Quinze ans se sont écoulées, Harry a pris la tête du réseau mais cette suite d’évènements a guidé directement à la renaissance de Brandon. Enfin, non ! GRAVE ! Il en est devenu une machine à tuer, un anti-héros sans aucune pitié. Les ennemis qui osent prendre le même chemin que Grave seront fauchés.

Reconnaissable pour son penchant vers un look légèrement gothique, lunettes à moitié cassée et équipé de trois armes imposantes et fatales, dont une dans chaque main et une troisième enchaînée à son torse. Comme dit plus haut, le jeu n’a pas vraiment quelque chose à nous raconter. Les cinématiques dans le jeu consistent principalement à ce que Grave passe par une porte ou atterrit quelque part tout en axant le dernier plan sur son bel équipement. Puisqu’il ne parle pas, telle une tombe, vous serez accompagné tout au long du jeu par la voix de votre ennuyeux collègue Quartz, qui dira par exemple « Attention, Grave, derrière toi ! » ou bien « Allez, Grave, TIRE ! » à chaque nouvelle zone d’ennemis. À part ça, aucune communication, tension ou quoi que ce soit ne se passe entre eux.

Tirer, tirer, tirer, tirer… et ne plus s’arrêter…

Graphiquement et techniquement, inutile de tergiverser dessus, de tourner autour du pot si vous préférez. On est resté bloqué en 2002, ça se ressent et ça se voit. Les différentes images de ce test parlent d’elles-mêmes d’ailleurs. Quant au gameplay, il fait au plus simple. Même très simple. Contrairement à la plupart des titres du même genre, il n’est pas possible de simplement maintenir la gâchette enfoncée et tirer en rafale. Vous devez appuyer à nouveau dessus pour chaque nouveau tir. La visée se fait automatiquement en s’affectant à l’adversaire le plus proche. Vous pouvez tirer sur les ennemis avec un fusil massif et puissant (enfilé sur Grave de la même façon qu’un sac à main), adopter une approche plus légère avec des pistolets jumeaux, déclencher des attaques de mêlée ou déployer une variété d’offensive spéciales en maintenant puis en choisissant , , ,  pour éliminer des hordes d’ennemis. Tandis que les balles fusent dans toutes les directions, on ne peut constater qu’une seule chose : En mouvement, c’est un orchestre fluide, un ballet sanglant et explosif plus qu’appréciable. Même si la réalité nous rappelle qu’on est en 2022.

Notre personnage se déplace plus lentement que ce à quoi on pourrait s’attendre d’un jeu de cette catégorie. Il possède néanmoins un mécanisme de saut et d’esquive, lent, lourd et ridicule, mais efficace si le besoin se fait ressentir. Vous avez toujours vos armes à portée de main et pouvez affronter de nouvelles menaces continuellement. Des hommes avec des boucliers, lance-roquettes, fusil d’assaut ou fusil à pompe. Si on fait vite le tour de tous ces assaillants basiques en un seul couloir, on peut tout de même apercevoir des boss de fin de niveau différents. Par exemple, un robot géant ou un monstre à la langue bien pendue, portant le nom de Ligabu. Plutôt que de simplement tirer sauvagement sur les ennemis pour faire augmenter et durer votre score, il faut par moment se résoudre a laisser votre personnage se reposer. Vos mouvements pourront être décisif pour votre bouclier (en bleu). Si cette jauge vient a se vider complétement, alors les prochains dégâts iront faire descendre votre vie (en rouge). Bien que votre bouclier pourra revenir a sa capacité maximale, aucune trousse de soin ne sera disponible. Tout en sachant qu’une note vous sera attribuée suivant ces derniers critères, mais aussi sur votre pourcentage à viser juste, et ceci à chaque fois que vous terminez un niveau.

De plus, il y a des passages vraiment injustes et punitifs. Dans l’une des étapes, vous devez progresser sur le toit d’un train qui roule à vive allure. Votre mission sera d’atteindre le point de contrôle représenté par une grosse flèche jaune, vintage et impossible a louper. Le temps vous est compté afin de vous mettre à couvert sur un wagon plus bas et passer par le pont souterrain. Auquel cas, la mort sera immanquable. Mais sur le parcours, il faudra aussi repousser une belle bande de voyous en évitant les diverses explosions qui vous mettront au sol ainsi que les fusils à pompe qui sauront vous projetez en arrière. Des obstacles qui peuvent vous plonger immédiatement dans les profondeurs les plus sombres. En d’autres termes, cela revient à recommencer, après quelques secondes dans les chargements.

La mort en personne

La bande-son contient également des éléments sympas, comme une chanson rock lyrique rappelant Devil May Cry. La même revient dans pratiquement chaque combat, avec le mérite de mettre de l’ambiance parmi la dose d’hémoglobine. En dehors de ça, au cours des transitions, une musique de moins bonne qualité sera jouée. Même ici, ça manque de variété.

Passons aux succès, rien de bien sorcier même pour les chasseurs les moins aguerris. Notez juste qu’il faudra faire trois fois tous les niveaux pour décrocher les réalisations liées à la difficulté (facile, normal et difficile). Les 85% restants se feront en faisant ce qui se fait de plus dans ce jeu : TIRER ! Je vais oser dire que les 1000G sont largement faisables, voire même enfantin en y accordant du temps. Pas d’objet loufoque à collecter, d’action particulière à faire ou je ne sais quoi encore qui pourrait paraître à du remplissage pour augmenter la durée de vie. 

En conclusion, une grande partie de la conception du jeu est simplement frustrante, obsolète et ennuyeuse. Il est dépassé sur plusieurs points, soyons honnêtes. L’impression d’être en 2002, et pas en 2022 sur Xbox Séries X. Avec son gameplay toujours identique, le titre ne peut se recommander qu’à quelques joueurs avertis. On pourra blâmer personne d’avoir voulu ressortir du placard une vieille licence, mais d’une autre façon était sûrement envisageable. Après, sachez qu’il est disponible dans le catalogue du Xbox Game Pass alors… Ça se tente vu le prix de l’abonnement. Puis j’ai bien dit que les 1000G étaient faisables. 

Le jeu a été testé grâce une version fournie par l’éditeur, merci à eux.

Ecrit par : Fironewz