Honnêtement, en étant éloigné du jeu vidéo qui a entendu parler de Disintegration ? Communication discrète, concept de phase de jeu difficile à comprendre… Déjà entendre parler d’un titre moins populaire au milieu des différentes annonces est peu probable, voire impossible, mais alors le comprendre sans s’y attarder, cela tient du miracle. Pourtant derrière la première œuvre de Private Division se cache Marcus Letho, le co-créateur de Halo, un nom qui en jette pas mal. Mais est-ce que ce joli nom suffit à faire de la qualité ? Pour le savoir, vous allez devoir m’accompagner dans les lignes qui suivent !
Quelqu’un pour « intégrer » le scénario ?
Disintegration nous raconte l’histoire de Romer, un être humain dans un corps robotique. Voilà ce que j’ai compris par moi-même, car pour le reste heureusement que j’avais le dossier presse pour bien m’expliquer l’univers. Dans ce scénario, les humains ont choisi délibérément de transférer leur conscience dans des êtres robotisés afin de survivre à la famine et au manque de ressources qui guettait notre Terre. Avec ce transhumanisme est arrivé un fléau, « les yeux rouges », ceux sont des robots humanoïdes comme Romer, mais dont on a piqué la conscience pour en faire des machines de mort sans remord.
Bon, en soit une histoire comme ça à faire comprendre, ce n’est pas la mer à boire hein. Visiblement pour les scénaristes du jeu si ! Tous les éléments que je vous ai cités plus haut sont balancés à gauche à droite lors des dialogues et des vidéos in-game. On n’a aucun contexte lorsqu’on se lance dans l’aventure, pas même une petite cinématique nous contant l’extinction de la Terre et le transhumanisme que l’Homme a dû effectuer pour survivre. À la place, on a notre héros qui se fait réveiller par le bad guy avant d’être sauvé in extrémis par une escouade inconnue. OK, merci. À n’en pas douter la plupart des joueurs seront perdus devant le départ particulièrement poussif du jeu.
Pour ne pas arranger les choses, le début de Disintegration tarde à montrer le bout de son nez. Après la grosse intro, on débarque sans trop comprendre dans un hub à la Destiny, on peut parler à nos collègues tout en cherchant des défis à accomplir. Presque trente minutes au chrono et je n’ai toujours pas vu une once du cœur du jeu, j’aurai peut-être du passé par la case tuto ! Mais bon après une grosse demi-heure de galère et de soupirs, j’aperçois enfin le gameplay de ce jeu. Et ce dernier a failli me sauver de ma torpeur initiale.
FPS + STR, ça fonctionne ?
Pour ceux qui n’ont rien suivi à la communication de ce titre, on a affaire à un mélange entre tir à la première personne et stratégie en temps réel. On avance donc sur notre « Gravicycle« , sorte de moto volante qui nous permet de survoler le champ de bataille afin de donner des directives à nos alliés. Ce qui a le plus agréablement surpris votre rédacteur, c’est à quel point tout cela est parfaitement maniable manette en main. Oui, car mine de rien, entre la gestion de l’altitude de votre engin, son armement, le contrôle des troupes et de leurs capacités, il avait de quoi se perdre. Mais tout est bien pensé. Les deux gâchettes de gauche pour gérer votre altitude, pour donner des ordres à vos troufions et enfin la croix directionnelle pour sélectionner la capacité d’une de vos unités.
Sur le papier, le mélange des genres fonctionne. Malheureusement en allant un peu plus en profondeur on se rend vite compte que le premier titre de V1 Interactive est une sacrée coquille vide. Au bout de six missions, on a vu tout ce que propose le jeu et j’ai l’impression que cet opus s’éternise, qu’il n’a déjà plus d’idée à offrir aux joueurs. Et c’est effectivement le cas. Je répète les mêmes situations, et l’ennui apparaît très vite le bout de son nez. En plus pour un opus stratégique les affrontements de Disintegration ressemblent plus à du bourrinage bête et méchant qu’à des situations réfléchies. On attend que les capacités des unités soient rechargées pour les spammer. Même si l’on est trop agressif avec nos soldats ce n’est pas un souci vu que l’on peut les ressusciter autant de fois que nécessaire. Et enfin dernier clou dans le cercueil de son concept « faussement stratégique », on ne peut pas gérer ses unités une par une… Quand vous donnez une directive, c’est toute votre escouade qui s’exécute, du coup les possibilités stratégiques chutent.
Désintéressant ?
Le mélange des genres pourra plaire surement aux joueurs les moins exigeants, mais pour tous ceux qui souhaitent avoir un FPS différent et stratégique, passez votre chemin. Quand on s’attarde sur l’enrobage du jeu, on voit qu’il n’a pas grand-chose à sauver à côté. Le soft est tout juste potable graphiquement, mais a le mérite de proposer des environnements variés. Par contre, le frame-rate est rarement stable. La bande-son ? Oubliable… Comme je le dis plus haut, rien à retenir niveau scénario et encore moins sur le plan des personnages qui essayent de jouer la carte de l’humour pour se démarquer, mais c’est raté. Finalement ce qui aurait pu sauver Disintegration de la galère c’est son multijoueur. Là, l’aspect stratégique fonctionne un peu plus. Alors c’est du classique, 5 contre 5 dans trois modes de jeu vu et revu, mais c’est agréable. Chaque joueur dispose de son escouade et de son « Gravicycle« , on a la possibilité de choisir entre 9 groupes différents disposant chacun d’unités et d’armes différentes. À ce jour, le multijoueur est désert, mais vraiment. Je n’ai pu effectuer que quatre parties, et pour en trouver une, j’ai dû attendre jusqu’à 10 minutes ! Dommage, mais terriblement prévisible en vue de la discrétion du jeu. En matière de succès, le jeu est assez complexe vu qu’il vous demande de monter au maximum tous vos alliés et de faire la campagne en difficulté maximale, bon courage aux chasseurs !
Curieux mélange entre FPS et STR, Disintegration aurait pu être une bonne surprise. Malheureusement, l’opus chapeauté par le co-créateur de Halo ne tient pas ses promesses. Entre une dimension stratégique pauvre et un univers faussement complexe, rien ne nous motive réellement à continuer avec passion. Alors on enchaîne les missions toute sans grande originalité, et après la petite dizaine d’heures parcourue sur cet opus j’ai eu le sentiment de perdre mon temps. Un conseil, garder votre argent bien au chaud.
Points positifs
- Un mélange de genre qui fonctionne
- Jouabilité et contrôle parfaitement bien géré
- Multijoueur efficace...
Points négatifs
- Finalement très peu stratégique
- I.A risible
- .... mais totalement désert
- Très répétitif et assez vite barbant
- Scénario et narration faussement confus
- Bref aussitôt joué, aussitôt oublié