Le genre des Metroidvania est très populaire dans les jeux en représentation 2D, même s’ils ont perdu un peu de leur aura au fil du temps. Hormis pour les cadors, il est dur de se faire une place au soleil et Eastasiasoft l’a bien compris. Avec Demoniaca : Everlasting Night, les développeurs tentent le mélange des genres en incorporant des mécaniques tirées de jeux de combat dans un Castlevania-like. La recette est-elle magique ou indigeste ? La réponse dans ce test.
Elle est Babel la vie ?
L’héroïne, dont on ne connaît pas le nom, assiste à la destruction de son village par une entité démoniaque et se retrouve entre la vie et la mort sur ses ruines fumantes.
Son sang souillé par celui du démon, elle recouvre ses forces et se réveille au pied d’une mystérieuse tour érigée pendant son agonie. Elle décide d’y pénétrer avec l’idée de tirer tout cela au clair et animée d’une soif de vengeance inextinguible.
Sachez qu’il n’y a pas de VF alors que d’autres langues sont proposées. Pour ma part, c’est resté en anglais et globalement on comprend parfaitement ce qui se passe dans cette Tour de Babel maléfique, mais si les langues étrangères vous rebutent, vous risquez de louper certains détails de l’histoire.
En matière de level design, on retrouve tous les éléments inhérents aux sempiternels donjons avec des couloirs sombres et des décors médiévaux ponctués de rares parties colorées. Graphiquement parlant, c’est d’ailleurs plutôt réussi avec de jolis effets de profondeur et de déformation par endroits. Les pièces sont reliées entre elles par un portail magique, occasionnant un des seuls chargements du jeu.
Malheureusement, la progression dans l’aventure dépend d’innombrables allers-retours qui empruntent justement ce fameux portail ! De fait, pour avancer et débusquer les trésors ou atteindre certaines autres salles cachées et inaccessibles lors d’un premier passage, vous allez devoir supporter ce contretemps encore et encore…
Outre des ennemis féminins très légèrement vêtus, les développeurs ont multiplié les représentations de corps dénudés. Quant à notre protagoniste, elle n’est pas en reste avec une plastique généreuse. Histoire de parfaire cette ambiance gothique — et sexuée —, la bande sonore prend l’accent rock pour dynamiser l’action. Elle se révèle d’assez bonne facture pour peu que vous soyez réceptif à ce style musical.
Au gré de votre périple, vous rencontrerez des personnages énigmatiques qui pourront distiller moult conseils ou vous enseigner des techniques de combat. À ce propos, notez que certains les vendront tandis que d’autres vous en feront profiter gratuitement.
Pour rester compétitif face aux nombreux ennemis, il est primordial d’associer progression de niveau et apprentissage des techniques. Nombre d’entre elles sont gratuites, mais les plus intéressantes seront bien évidemment à acheter avec la monnaie du jeu.
Vous pourrez ainsi échanger des « Souls » ou bien des « Dusts ». On les collecte respectivement en fracassant les objets du décor et en recyclant les items récoltés qu’on n’utilise plus, l’inventaire n’étant pas extensible à l’infini.
(Rou)King of fighters
Le look de la demoiselle m’a immédiatement fait penser à deux personnages de King Of Fighter, avec son allure de Iori Yagami et sa féminité exacerbée façon Mai Shiranui qui vont de concert avec le système de jeu. Ici point d’armes blanches, mais uniquement vos pieds et poings agrémentés de magie pour faire plus de dégâts.
La disposition des touches est pensée comme comme celle d’un jeu de baston avec pour la garde, le pied, le pied fort, le poing et le poing fort qu’il faudra souvent associer au joystick pour exécuter des coups spéciaux.
Vous devrez apprendre la longue liste de coups qui se débloqueront au fur et à mesure de vos combats, mais tout cela ne sera pas vain, car placer un combo dévastateur sur un boss surpuissant demeure éminemment jouissif.
Pour renforcer le personnage, des éléments comme des bracelets, des colliers, des bagues à équiper dans le menu avec la touche accroîtront les statistiques afin de « latter » affectueusement les différents assaillants allant du squelette à la tête démoniaque.
Gardez en tête que le titre ne vous fera aucun cadeau. Certaines zones constituent même un supplice tant elles pullulent d’ennemis coriaces ou de passages acrobatiques. Avant d’atteindre certaines parties du jeu, les essais et les échecs s’enchaîneront dans la sueur.
En effet, il y a toujours un ennemi bien placé pour vous faire la peau ou encore un élément au premier plan qui dissimule une partie du décor et vous oblige à sauter dans l’inconnu au moment le moins opportun… Ça se soldera souvent par une chute fatale et vous devrez alors refaire plusieurs fois le même passage !
La maniabilité s’avère parfois crispante notamment lors des phases périlleuses et sauter avec n’est pas très intuitif, même si à la longue on finit par s’y faire. Ajoutons que la carte de la tour n’est pas des plus explicites et que la « mini map » affichable avec indique uniquement les alentours immédiats. Vous ne pourrez donc réellement compter que sur votre sens de l’orientation…
Chose très appréciable, le titre proposera deux modes de difficulté : l’un privilégiant l’histoire pour les novices, l’autre pour les joueurs expérimentés en quête de défis et qui « vivront le jeu ».
Toute cette épopée vous permettra d’engranger des points d’expériences qu’il faudra partager entre les quatre compétences disponibles, soit Attaque, Défense, Intelligence et Chance. Chacune présente ses propres avantages donc le choix se fera en fonction de votre façon de jouer. Tout comme pour les items à équiper, qui vous donneront un peu de sérénité à l’heure d’entreprendre l’ascension épique de cette maudite tour, mortelle jusque dans ses moindres recoins.
Demoniaca Everlasting Night apporte de bonnes idées de gameplay et bénéficie d’une atmosphère réussie et très immersive. Malgré quelques approximations dans sa maniabilité et sa difficulté élevée, le jeu procure une excellente expérience qui ravira les novices avec son mode histoire ou les plus hardcore gamers en mode normal. Les fans de Castlevania Symphony Of The Night, ne seront pas dépaysés et remarqueront immédiatement quelques clins d’œil au vénérable titre de Konami. Tous pourront, en tout cas, découvrir un bon jeu dans lequel frustration rimera avec complétion.
Le titre est vendu sur le store à 14,99 €, un prix tout à fait correct eu égard à sa durée de vie et à sa qualité intrinsèque.
Pour les chasseurs de succès, 28 occurrences sont disponibles pour un total de 1000G répertoriés dans la fiche du jeu.
Demoniaca Everlasting Night a été testé pendant 25 h grâce à une version fournie par l’éditeur que nous remercions au passage.
Points positifs
- Ambiance "Castlevaniaesque" réussie
- Musiques entraînantes et variées
- Une bonne courbe de progression
- 1000 G faciles
Points négatifs
- Pas de VF malgré la présence d'autres langues
- Certains passages très frustrants
- Trop d’allers-retours pour avancer dans le jeu