Il y a des jeux qui obtiennent une grosse notoriété au fil du temps, des softs qui ont vu leur aura augmenter encore et encore au fil du temps. Nier, Vanquish, Okami... Les exemples de jeu passés presque inaperçus lors de leur sortie mais qui ont eu un succès au fil des ans, des promos et des sorties sur plusieurs consoles ne manquent pas. Hollow Knight fait partie incontestablement de cette liste, en février 2017 lors de sa sortie sur PC, le jeu de la Team Cherry a eu le droit à un immense succès critique mais niveau commercial, rien d’exceptionnel. Mais après une sortie sur Switch début 2018 puis sur Xbox One et PS4, le bouche à oreille à eux le temps de faire son affaire et notre soft du jour a pu atteindre les trois millions de joueurs en deux ans, une véritable performance pour un titre indépendant. Un chiffre qui à du exploser aujourd’hui avec sa disponibilité sur le Xbox Game Pass et le PS Now depuis 2019. Et non, notre chevalier creux n’a pas usurpé son succès. On parle tout de même d’un jeu qui a arraché une troisième place au tournoi du jeu de la génération d’un gros site dernièrement.
Pour ceux qui ignore totalement de quoi il en retourne avec notre pépite du jour, petite piqure de rappel. On a donc affaire à un metroidvania, un genre de jeu dont les plus beaux représentants aujourd’hui se nomment Ori, Control ou encore Guacamelee, à cette formule vient s’ajouter deux-trois mécaniques hérités d’une certaine série de From Software qui a eu beaucoup de succès et d’influence, Dark Souls ou quelque chose du genre. On a donc affaire à une formule clivante, soit on adore, soit on rejette. Ici votre serviteur du jour adore.
Hollow Knight nous conte l’histoire d’un chevalier insectoïde mutique devant explorer les tréfonds du royaume d’Hallownest pour y détruire une force maléfique auquel notre héros semble lié. Cet endroit autrefois faste et merveilleux, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’un mal étrange ronge les habitants et les lieux pour n’en faire plus qu’un royaume en ruine. Si ce postulat est classique, c’est son interprétation et sa représentation dans le monde du jeu qui la rend unique. A la manière d’un Dark Souls (décidément), la majorité de la narration sera implicite, ici même si les PNJ sont plutôt nombreux, ne vous attendez à de long blabla d’exposition, mais plus des discours nébuleux. Encore une fois, ce genre de choix divise. Mais si vous arrivez à vous approprier l’univers insectoïde du jeu, attendez-vous à prendre certain twists, disparition de personnages, de changements d’environnements comme de vrai choc.
Avec son univers riche, original (on parle quand même d’un royaume d’insecte) Hollow Knight à de quoi accrocher le joueur facilement à la manette, pour quiconque arrivera à casser la première couche du jeu. On ne va pas se mentir, notre perle du jour n’est pas la plus amicale du monde, déjà son univers nébuleux et étrange pourra en effrayer plus d’un, mais il faudra aussi s’accrocher à cette première heure de jeu particulièrement difficile. Déjà on fait face rapidement à une difficulté assez coriace et des mécaniques de mort qui peuvent s’avérer très frustrantes pour certains. Ici le trépas, et il arrivera souvent, est synonyme de retour au dernier banc sur lequel notre chevalier s’est reposé, oui comme les feux de camps d’un certain jeu. La mort entrainera perte de toute notre argent, oui ça fait beaucoup de ressemblance, à tel point qu’on pourrait facilement mettre Hollow Knight dans la case « Dark Souls, mais en 2D ». Enfin l’autre grosse particularité du soft de la Team Cherry c’est sa gestion de la carte, ici pas de bouton magique qui permet de voir où l’on se trouve dans la zone. Dans un premier temps il sera même impossible de savoir la topographie de l’endroit, pour la connaitre il faudra trouver le cartographe de l’environnement pour payer une carte afin de cartographier le niveau où vous mettez le pied, mais toujours sans savoir où vous vous trouvez précisément. Une mécanique de jeu qui force le joueur à s’approprier le décor qui l’entoure et être attentif à chaque passage. Enfin il faut être clair, dans Hollow Knight on est un peu lâché dans le jeu comme ça, pas d’objectif, pas de curseur à atteindre, rien, nada, ça sera à vous de comprendre comment fonctionne le monde autour de vous et quel est votre but dans ce dernier.
On a donc affaire à un jeu qui fait peu de concession, mais si on arrive à accepter tous ces choix dans le desing, on se retrouve face à une pure merveille de construction. Les 3 développeurs de la Team Cherry se sont surpassés pour fournir à leur bébé un level-desing en béton armé, sans doute le meilleur à ce jour pour un metroidvania 2D. Manette en main, c’est du classique mais du costaud. Notre chevalier se bat avec un aiguillon en guise d’épée qu’il brandit avec , tandis que le bouton servira aux pouvoirs. Comme dit plus haut, les combats du jeu sont plutôt corsés, pas de place au pif, ici on apprend les patterns des ennemis et les boss vous mettrons plus d’une fois au tapis. Pour ceux qui est des capacités que l’on débloque pour progresser, ne vous attendez à rien de très original, un double saut par-là, un wall-jump par-ci… Mais tout est parfaitement fonctionnel et agréable. Avec un fort accent mis sur l’exploration et les combats, Hollow Knight met en avant également des phases de plate-forme elles aussi très retords.
Un gameplay solide, une construction exceptionnelle, un univers original… De qualités, le bijou du jour n’en manque pas, il faudra en plus ajouté sa réalisation artistique et sonore. Oui c’est « que » de la 2D, mais sa D.A. est tellement au-dessus lot qu’il rend chaque environnement, chaque PNJ, chaque ennemi du bestiaire unique et crédible. On a très clairement une inspiration Tim Burton, c’est comme si le monde des insectes de 1001 Pattes avait été passé sous la houlette du réalisateur. Et que c’est efficace ! Les décors permettent de faire ressortir toute la mélancolie et l’onirisme du jeu. Évidemment tout cela est sublimé par la bande-son de Christopher Larkin, je pense surtout à la musique de la cité des larmes ou encore de Greenpath qui s’imprégneront sans grande difficulté dans la tête des joueurs.
Si Hollow Knight ne demeure pas le metroidvania 2D préféré de votre serviteur, cet honneur revient à Ori and The Blind Forest, il n’en reste pas moins, incontestablement, le meilleur. Et c’est pourquoi je vous conseille de vous y essayer. Par contre pour les 1000G désolé mais ça sera très dur, avec 63 succès dont certains qui demanderont de finir à 100% ou encore de finir le jeu en moins de 5 heures. Bref, pas un cadeau pour les chasseurs de G. Bouclé entre 25 et 30 heures, le jeu en réclamera le double pour être parcouru de fond en comble, et notamment l’avalanche de DLC gratuit. Si vous ne possédez pas le Xbox Game Pass, sachez que le jeu est disponible pour le prix de 14,99€, un prix dérisoire pour une telle pépite. Maintenant votre rédacteur attend impatiemment sa suite, et vous souhaite une superbe semaine !