Alors que l’on sort tout juste d’un EA Play Live qu’on qualifiera d’oubliable, il est temps de se replonger dans le passé et se souvenir que le géant américain a eu une période où il osait mettre des jeux originaux en avant.
En 2008, Dead Space fait partie des licences que EA a décidé de faire éclore, avec notamment Mirror’s Edge. Des jeux censés sortir EA de sa légende d’éditeur de saga facile ( FIFA, les Sims, NFS, Battlefield… ). Nouveau venu dans le survival-horror, cette nouvelle licence pouvait frappé un grand coup dans le genre en sortant quelque mois avant un certain Resident Evil 5. Pour se démarquer de son futur rival, le bébé de Visceral Games avait misé sur une toute autre vision de l’horreur. Oubliez les zombies et autres infectés, le soft vous plonge dans l’espace s’inspirant des plus grands œuvres cinématographiques comme Alien et The Thing.
Dead Space vous raconte l’histoire d’Isaac Clarke, un ingénieur se retrouvant piégé dans l’USG Ishimura : un vaisseau gigantesque envahi par de multiples créatures et monstres en tout genre. Isaac et son équipe se crashent avec leur vaisseau de patrouille sur l’Ishimura qu’ils étaient censés inspecter, ce dernier ne donnait plus aucun signe de vie. Là-bas c’est un enfer rempli de monstres qu’Isaac devra découper en morceau pour s’en sortir. CAP Boucherie recommandé. Découper les montres n’est pas une image pour survire ici, Isaac devra bel et bien trancher les membres de ces atrocités spatiales pour en venir à bout et ainsi rallonger son espérance de vie. Loin d’être anecdotique, le « démembrement tactique » fait clairement partie du gameplay à part entière. On sera dans l’obligation de tirer sur les « membres » des atrocités pour les éliminer, tirer sur les corps sera très peu utile pour en venir à bout. Pour trancher ses ennemis Isaac utilisera des armes « tranchante », en effet la plupart des flingues du jeu sont là pour découper vos ennemis et non les blessés. Notre héros a donc un arsenal varié et plutôt original : le Cutter Plasma envoyant un tir laser horizontal ou vertical tranchant toute substance organique sur son passage, l’indémodable Fusil d’assaut très peu puissant, mais doté d’une cadence de tir infernale, le lance-flamme pour réchauffer l’ambiance et 6 autres armes que je vous laisse découvrir. Chacune de ces armes est dotée d’un tir secondaire, par exemple le fusil d’assaut lance une grenade en troquant 25 balles de votre chargeur. Un arsenal d’arme vraiment jouissif, avec des joujoux très différents et fun à jouer.
En bon élève de Resident Evil 4, le jeu se joue caméra à l’épaule, on utilise une gâchette pour mettre l’arme en joue et l’autre pour faire feu. Si le jeu s’inspirait des grandes lignes de la prise en main du jeu de Capcom, Dead Space avait réussi à l’assouplir. On peut mettre son arme en joue et se déplacer en même temps ! Ne rigolez pas, Resident Evil 5 sorti quelques mois plus tard avait oublié ce petit détail, rendant sa jouabilité crispante. Pour se démarquer de son frère spirituel, le soft avait quelques idées bien à lui. La télékinésie permet de se servir d’objets environnants pour empaler, blesser, démembrer vos ennemis, mais aussi sert à résoudre plusieurs énigmes que le jeu propose. Enfin la stase elle permet de ralentir le temps, tout d’abord pour toujours résoudre les puzzles du soft et aussi en combat, ici ralentir les ennemis se révèle très utile lors des combats de masse.
Pour son ambiance Dead Space s’inspire de nombreux films. Alien pour le stress et la peur que les ennemis arrivent, on ne les voit pas, mais on ressent leur présence. Bien sûr le jeu utilise les effets » BOOM » pour faire sursauter le joueur, mais bon il faut avouer que l’effet marche toujours même si quelquefois, c’est un peu téléphoné. Pour le bestiaire on voit une claire inspiration du généralissime The Thing de Carpenter, les monstres sont de simples humains qui ont subi des mutations à cause d’une étrange identité extraterrestre. Un bestiaire très organique et très réussi. Au niveau du scénario, si l’ambiance est là, la volonté de créer un véritable univers également. Malheureusement le scénario est gâché par une narration trop lente et mal ficelé et surtout une mise en scène à la fois nanardesque et très molle.
De nombreux survival-horror avant lui, proposaient un vrai sentiment d’horreur, mais peu proposé une telle violence et un gore aussi prononcé. Visceral Games nous montre déjà des décors peints d’hémoglobine et décorés de petits bouts de chair. Sympathique n’est-ce pas ? Parlons d’Isaac de son petit corps chétif et fragile lui aussi se verra exploser en mille morceaux quand vous allez mourir. Décapité, démembré, étripé, explosé, dévoré voilà ce qui arrivera à notre ami Isaac quand la mort viendra abattre sur lui. Pegi 18+, cette recommandation a dû vous faire rire sur de nombreux jeux, sachez qu’ici elle prend tout son sens. Tout le travail sur l’ambiance est sublimé par une réalisation et une ambiance sonore exceptionnelles. Les cris au loin des créatures et des survivants sont réussis, les cris de rage d’Isaac quand il frappe et prend des coups sont impressionnants. On ressent toute la puissance du héros lorsqu’il assène des coups aux ennemis et sa douleur à chaque coup reçu. Le jeu impressionne aussi lorsqu’on traverse les zones sans air, on entend Isaac respirer très fort dans son casque et tous les bruits sont étouffés par l’absence d’air, tout simplement bluffant. La réalisation ( en 2008 ) était de très bonne facture avec une excellente modélisation des décors, du bestiaire et surtout une gestion des lumières travaillée.
Bouclé en une dizaine d’heures, Dead Space est un jeu savamment rythmé que l’on prend plaisir à dévorer. Vous êtes passé à côté de cette série et vous êtes en manque de survival-action ? Difficile de vous retenir de foncer sur ce modèle du genre, et d’enchaîner sur sa suite survoltée ( un conseil zappé le 3 ). Les deux jeux sont disponibles à l’unité pour le prix de 19,99 € sur le store, un prix acceptable. Mais soyez malin, les jeux sont également disponibles sur l’EA Access. En termes de succès obtenir les 1000 G sera quasi impossible vu qu’on vous demandera de boucler le jeu en difficulté maximale, et ici impossible de gruger en enchainant les New Game + comme avec les jeux de Capcom. On vous laisse avec le trailer du jeu, et nous retrouvons la semaine prochaine pour un nouveau jeu du placard, d’ici là, bon jeu à vous !
Sacré jeu, flippant comme il faut. J’avais adoré. Pour moi c’est le meilleur de la série. Au casque dans le noir, obligé de sursauter à un moment.
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