Battletoads

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Test Battletoads

Planqué au fond d’un placard étiqueté « vieilles gloires du passé », Zitz, Rash et Pimple étaient en train de prendre la poussière avec leurs cousins éloignés de chez Rareware comme Banjo, Conker ou encore Joanna Dark… Mais à force de clins d’œil appuyés ici et là comme un t-shirt de Phil Spencer à un E3 ou l’apparition de Rash au casting de Killer Instinct, c’était inévitable, Battletoads devait revenir un jour. C’est donc Dlala Studios qui a hérité de la patate chaude en collaboration avec Rare. Alors, après 26 ans d’attente, ce nouveau Battletoads, il vaut crôa ?

C’est mon Zitz, ma bataille

Avant de continuer, petite mise au point, je n’ai aucune accroche avec la licence Battletoads. Les seules fois où j’y ai joué, c’est dans la collection Rare Replay et j’avais trouvé cela « cool, mais sans plus ». À l’époque les 30 euros avaient été surtout investis pour re-refaire une dixième fois les Banjo-Kazooie. Bref ce petit rappel semblait important vu que pour les come-back de ce genre le facteur « nostalgie » compte énormément pour certains. Vingt-six années, c’est donc le temps que les fans de la saga ont dû attendre pour avoir le droit à un nouvel épisode ; mais c’est aussi la période durant laquelle les Battletoads sont restés enfermés dans une simulation à leur insu. Une fois l’introduction bouclée, nos crapauds sont de retour à la surface et plus personne ne semble les connaitre. Ce genre de parallèle entre l’oubli de ces héros dans leur monde et le nôtre, le jeu va en faire plein, comme souvent avec dérision, ça passe où ça casse. Mais ici, pour moi, c’est passé comme une lettre à la poste et les blagues sur l’histoire de Rare ainsi que les brassages du quatrième mur m’ont fait sourire plus d’une fois. Cette espèce de bonne humeur et d’énergie que le jeu dégage, notamment dans ses nombreuses cinématiques à l’humour très absurde, motivera bon nombre de joueurs à en vouloir en voir toujours plus.

Le jeu se lâche pas mal lors de ses cinématiques, et l’on ne va pas s’en plaindre.

Si les ambiances acides et décomplexées vous font lever les yeux au plafond, rassurez-vous, Battletoads n’est pas qu’un « jeu rigolo ». C’est aussi un beat’em up sympathique. S’il n’est pas le représentant le plus technique du genre, il faut dire que le passage de Street of Rage 4 il y a quelques mois ne joue pas en sa faveur, le jeu reste très plaisant lorsqu’il s’agit de passer à l’action. On a affaire à du classique, 3 touches sont principalement mises à contribution lors des bastons. Le bouton X permet d’enchaîner les coups rapides, une pression sur Y propulse les ennemis en l’air tandis que B sert à sortir les coups spéciaux en plein combo. Quelques subtilités viennent enrichir le système comme la possibilité d’utiliser de sa langue comme grappin ou encore cracher un chewing-gum pour immobiliser temporairement vos opposants. Malheureusement ces deux dernières s’activent via des combinaisons de touches pas très intuitives, dommage. Si la visibilité et le sentiment de contrôle ne sont pas toujours totaux, notamment dû à des patterns et des collisions pas toujours optimales, Battletoads se laisse jouer avec plaisir durant ses séances de bourre-pifs. On arrive vite à comprendre les mécaniques de combo et de jonglages d’ennemis, même si le jeu est pensé pour être joué à 3. En solo une simple pression sur la croix permet de passer d’un crapaud à l’autre pour faire des enchaînements « stylés » tout seul, comme un grand. Toujours bon à prendre.

Village Pimple

Si l’introduction du jeu laisse penser que Battletoads sera un beat’em up pure souche, on se rend vite compte que le jeu de Dlala Studios est un peu un fourre-tout hyperactif. Au milieu des stages « classiques » où l’on avance de gauche à droite en collant des beignes, on aura le droit à des séquences en motojets, de course-poursuite à la Rayman Origins ou encore des chimoufi (oui, oui). Alors dans tout ce « bazar » il y a à boire et à manger, par exemple les parcours en moto sont sympathiques et quelques scènes « QTE » valent le détour pour l’humour qui en découle. Par contre on se serait passé de ces phases de shoot spatial horrible : très durs, manquant d’énergie et surtout noyés dans un décor bien laid. Ces affrontements sont clairement les passages les plus ratés du jeu. Triste nouvelle, elles ont le mauvais gout de revenir trois fois dans l’aventure et squattent presque 40 minutes de temps effectif. Dans le même acte III le soft nous fournit aussi des transitions de plateforme réflexion que ne renierait pas Potata. C’est mou, pas très précis et cela brise totalement le rythme que le jeu s’était efforcé d’installer lors des deux précédents actes.

Petite ribambelle de gameplay exotiques, plus ou moins énervants, qui pimente le jeu

On peut applaudir la volonté des développeurs d’essayer de briser la routine en plaçant des surprises comme des phases de piratage ou des scènes de die & retry. Malheureusement peu de ces tentatives font mouche. On a plus affaire à des enchaînements de morts sur des collisions pas nettes et/ou des règles de gameplay flou, que des coups de génie méta, même si la séquence « corvée » vaut son pesant de cacahuètes. En faisant les comptes, sur les quatre heures qui m’ont permis de finir le titre, j’ai seulement eu quatre purs stages de beat’em up pour à peine une heure et demie de jeu. Le rapport entre les séquences de baston et les phases « annexes » est déséquilibré. Alors cela pourra vous plaire d’avoir un soft qui tente autant de choses, mais soyez prévenus que dans ce Battletoads les bourre-pifs passent souvent au second plan.

Road Rash

Les images qui accompagnent ce test vous ont surement déjà mis la puce à l’oreille, mais oui Battletoads version 2020 embarque une direction artistique, particulière. Pour être tout à fait franc, plusieurs fois mon ressenti est passé de « mon dieu c’est quoi cette horreur » à « styler les animations ! ». Comme Street of Rage 4 il y a quelques mois, on dira que c’est une affaire de goût. Oui, car tous les choix artistiques qu’ont faits les développeurs de Dladla Studios risquent de diviser. Avec ses modélisations de personnages très inspirés des cartoons comme « Teen Titans Go » ou encore ceux de Nickelodeon, Battletoads semble clairement aller chercher la sympathie des « grands enfants un peu rebelles ». Si pour les trois batraciens et la Dark Queen les designs m’ont semblé « passable », ceux des personnages secondaires, et surtout les ennemis que l’on bastonne, m’ont paru très grossiers. J’ai l’impression d’avoir eu sous les yeux tous les croquis rejetés d’un épisode de Rick & Morty : les couleurs choisies sont très criardes, le bestiaire ne ressemble à rien. En plus ces choix de modélisations et de colorimétrie ruinent pas mal la visibilité du soft. Parfois, il est sacrément dur de retrouver son crapaud lors d’une castagne au milieu de toutes ces atrocités. Par exemple le stage d’introduction avec ses ennemis rosâtres sur un décor aux tons roses fait assez mal aux yeux. Pour ne pas arranger les choses, la caméra est assez proche de l’action et les arènes où l’on distribue les marrons sont très resserrées. Il en résulte pas mal d’affrontements qui ressemblent plus à un « joyeux bordel » qu’à un ballet maîtrisé.

Même si elle ne plaira pas à tout le monde, la nouvelle D.A. de ce Battletoads est assez unique

Cependant tout n’est pas à jeter dans ce virage à 180 degrés niveau artistique, par exemple les animations valent clairement le détour. Si on joue bien, au milieu d’un combo nos crapauds pourront sortir des métamorphoses toutes droits sortis d’un Tex Avery. Rash pourra par exemple sortir une borne d’arcade du Battletoads de 1994 pour fracasser ses ennemis ; Pimple se transformera en wagon de train pour briser la garde tandis que Zitz transformera ses pattes en blaster pour tout détruire devant lui. Ces éléments absurdes qui apparaissent en plein combat dynamisent l’action et renforce beaucoup l’énergie qui ressort des combats du jeu.

Si la mue graphique de Battletoads est très visible, Dlala Studios est resté très fidèle aux épisodes précédents pour son OST. On a toujours le droit à une gros cadre rock et de jolis solos de guitare électrique, autant dire que pour moi, c’est du tout bon. Par contre, même si ça fait plaisir d’avoir un jeu avec une ambiance « 90’s » en termes de ton et d’ambiance, on aurait bien aimé que les développeurs modernisent un peu la formule. On parle tout de même d’un jeu Xbox Games Pass, donc avec une grosse visibilité, qui reste enfermée dans un cocon de jeu offline. Pas la moindre possibilité de jouer online avec des amis, ni de comparer ses scores ; choses que faisait par exemple très bien Street of Rage 4. Du coup difficile de se motiver à se relancer dans un niveau une fois le générique bouclé vu que le score que l’on obtient à la fin ne sert à rien. Finalement la seule chose qui vous motivera à relancer le jeu ce sont les succès. Au nombre de 61 pour 1000 G, il vous faudra pas mal de courage pour faire la totale, comme par exemple ramasser les 80 collectibles (qui ne débloquent rien) ou encore finir le jeu dans son mode le plus dur. Et pour la précision pas mal de succès demanderont de jouer en coop, jusqu’à trois pour certaines réalisations. Chasseurs de succès, prévoyait du monde sur votre canapé !

Lors de certaines rixes, la visibilité est salement amochée

Drôle de spécimen qu’est ce Battletoads « 2020 », beat’em up à la fois hyperactif et jovial, mais aussi terriblement maladroit et usant. En répétant encore et encore des brides de gameplay brouillon et guère passionnant, le jeu épuise et exaspère plus d’une fois. Cependant la perspective de coller des beignes dans une ambiance rock sous acide permet de rester accrocher à la manette. Alors oui ce n’est pas le beat’em up le plus précis et jouissif du marché, mais la castagne est suffisamment bien rodée pour qu’on puisse s’y amuser quatre petites heures en solo ou avec des amis sur le même canapé. À l’image de sa direction artistique, Battletoads est un cartoon amusant et pas désagréable à jouer. On espère qu’une saison 2 viendra corriger tous ces errements dans les prochaines années, que ce coup d’essai imparfait ne condamne pas les crapauds à 20 ans de placard.  

Le jeu a été testé, en solo, grâce à une version fournie généreusement par le Xbox Game Pass, merci à lui. 

The Good

  • Une sacrée patate pendant les bastons
  • Des animations bien barrées
  • Des cinématiques et un ton qui font mouche
  • Une bande-son rock efficace
  • Intégralement jouable en coop local 3 joueurs

The Bad

  • De gros soucis de visibilité par moment
  • Trop de séquences inutiles
  • Pas de coop ni de classement online
  • Des décors et des ennemis laids
  • La baston presque au second plan
  • Pas bien long, et une rejouabilité guère réjouissante
6

Written by: AtomTimmy

4 Comments Added

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  1. Comment tuer une licence. Ils auraient pu reprendre la version arcade, retravailler les graphiques comme pour Wonder Boy ou SoR 4 et ça aurait été parfait.
    Perso, je ne sais toujours pas si je vais le faire ou pas.

  2. Je l’ai commencé mais vite arrêté…. pas de charme et trop bordélique à l’écran…. Tout est pas à jeter attention mais c’est bien trop imparfait pour faire oublier les premiers opus vintages….

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