Après avoir sorti Vanquish de mon placard la semaine dernière j’ai ressorti cette semaine un autre jeu de PlatinumGames : Metal Gear Rising Revengeance. Ce spin off de la saga légendaire des MGS a eu un développement tellement chaotique qu’on a bien cru à l’époque qu’il ne sortirait jamais. Mais heureusement le jeu a pu être commercialisé et on a eu le droit à un des beat’em all les plus énervés de son époque.
Il est bien loin l’enfant soldat plein de questions après le discours de Solid Snake à la fin de Metal Gear Solid 2. Raiden a grandi et le voilà désormais, quatre ans après les événements de MGS 4, devenu complètement cyborg dans un monde envahi par les guerres de super cyborg. Autant être franc d’office envers les fans de la saga, le scénario créé par PlatinumGames risque de faire râler bon nombre de fans de la saga originelle et de son scénario élaboré. Tant pis, de toute façon bon nombre d’entre eux avaient fait une croix sur l’histoire depuis que le jeu a été » lâché » par la Kojima Productions.
À l’époque dès les premiers trailers balancés, on s’était vite rendu compte que ce Metal Gear Rising : Revengeance aurait un gameplay très différent des autres beat’am all et on ne s’était pas trompé. Le jeu de Platinum Games se démarquait de la concurrence grâce à plusieurs éléments de gameplay/mise en scène à commencer par le Zandatsu. Après avoir bien amoché son adversaire ou avoir exécuté une parade parfaite Raiden peut déclencher une séquence en » bullet time » pendant laquelle le joueur aura un contrôle total sur le sabre de Raiden grâce au second stick et devra trancher une zone précise de l’ennemi afin de récupérer sa colonne vertébrale pour régénérer totalement sa vie. Si le QTE pour saisir les vertèbres de l’ennemi s’assimile très vite, pour le contrôle de la caméra ( à l’aide du premier stick ) c’est une autre paire de manches. Ne soyez pas surpris si vos premières tentatives de Zandatsu se transforment en découpage en mille morceaux de l’ennemi, mais une fois assimilé vous prendrez un plaisir sadique à arracher la colonne bleutée de chaque Cyborg et Gekkos se trouvant sur votre passage.
Mais le Zandatsu ne sera pas votre seul atout pour envoyer des milliers de cyborgs à la casse, en effet Raiden peut aussi tout simplement de façon plus classique. Comme Bayonetta, Raiden se bat au maximum avec deux armes en mains, mais le fait très bien. Le bouton sert pour les coups rapides et pour les coups amples au sabre ou avec la seconde arme, voilà comment se joue Metal Gear Rising. Doté d’un système de combat instinctif, très bien mis en scène et plutôt varié, on lui reprochera surtout de trop rester en surface dans les niveaux de difficulté disponibles au début du jeu ( même en difficile ). Le joueur moyen n’aura aucun problème à finir le jeu en normal juste en retenant deux, trois combos au maximum ; excepté contre les boss demandant un peu plus de maîtrise. Un nombre de rations généreux combiné au Zandatsu permettant déjà de récupérer de la vie et vous comprendrez que pour avoir un challenge exigeant il est conseillé d’opter directement pour le mode difficile qui contient son quota de passages ardus sans problème.
À l’instar des God of War, Metal Gear Rising propose un sentiment de puissance rarement atteint dans le jeu vidéo. On voit bien que les développeurs maîtrisent leur sujet en offrant au joueur (et surtout aux fans de MGS) une bonne grosse louche de scènes spectaculaires et marquantes. C’est simple après un quart d’heure de jeu, le joueur verra Raiden trancher et propulser dans des buildings un Metal Gear Ray… Vous avez dit démesure ? Non, le mot jouissif semble plus approprié. Il est réjouissant de découper une vague de Gekkos et d’autres machines. Même en tant que spin off de la saga, Metal Gear Rising se devait d’assurer l’essentiel au niveau des boss, et là encore les développeurs ont balancé l’artillerie lourde avec des ennemis mémorables tant dans leur affrontement que dans leur mise en scène. Au programme: Mistral, une Française avec 8 bras se battant avec un fouet/bâton, Mansonn un ninja » prédécoupé » avec des pouvoirs psychiques ou encore Sundowner véritable mastodonte équiper d’une double machette et d’un bouclier explosif… Et d’autres surprises qu’il serait dommage de divulguer.
Sur le plan de la technique, PlatinumGames ne déçoit pas non plus. Le jeu tourne à 60 fps sans problème pendant tout le jeu, même lorsque Raiden se battra contre deux hélicoptères en chevauchant des missiles, ce qui est très appréciable. En termes de réalisation graphique, en 2020 le soft s’en sort avec les honneurs malgré des décors inégaux et du gris à outrance dans les premiers chapitres. Sur la partie sonore, on a le droit à du très bon boulot avec des doublages réussis et surtout une musique dans le ton avec notamment les thèmes des boss qui marqueront les oreilles des joueurs.
La semaine dernière j’avais évoqué Vanquish qui se termine en 5 heures de jeu, Metal Gear Rising a malheureusement le même souci. Cependant, la difficulté de certains boss risque de faire monter la durée de vie peut-être d’une heure ou deux, c’est déjà ça. Oui c’est court, mais au moins ces 6-8 heures se passeront sans le moindre temps mort et sans aucun recyclage. Pour prolonger le plaisir, le jeu propose une trentaine de missions VR, sympathiques mais qui tournent vite en rond. Par contre si vous souhaitez obtenir les 1000 G ( ou les 1360 G avec le DLC ), cela prendra bien plus que quelques heures. Vu qu’on vous demandera de battre tous les boss en difficile ou encore réaliser des records sur toutes les missions VR du jeu, ce qui est sacrément retord.
Même si Revengeance ne vous occupera pas des nuits et des nuits, je vous conseille d’y jouer, surtout si vous êtes fans du genre et que vous l’avez raté. Aujourd’hui le jeu coûte 19,99 € sur le marché Xbox, et on peut même y trouver une démo. Si à l’époque, les 70 € de base faisaient peur, difficile de ne pas tenter l’expérience aujourd’hui. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau jeu du placard et d’ici là, restez chez vous et jouez bien !