M’étant auto-investi d’une mission cruciale, j’ai décidé de reconstituer des paires de chaussettes pour qu’elles ne soient plus dépareillées. Si ce fut un cuisant échec, ça m’a permis de remettre la main sur X-Men Origins : Wolverine entre une chaussette blanche trouée et une soquette noire ayant fait le deuil de son élasticité. Sorti sur Xbox 360, ce X-Men Origins : Wolverine nous permettait d’intégrer le corps du mutant griffu pour déchiqueter plein d’ennemis dans la joie et la bonne humeur. Comme un pied de nez aux adaptations vidéoludiques, c’est l’exception qui confirme la règle, car le jeu est bien meilleur que le film (certes, ce n’est pas très compliqué).
Sorti en 2009, XMOW reprend la trame du « film » en l’étoffant un peu – bien obligé pour offrir une expérience de plus de deux heures – et se base donc sur le passé de Logan. De ses missions de mercenaires au fin fond de la jungle à son évasion du projet Arme X et sa quête pour se venger de ses tortionnaires, tout est bon pour découper des gens et d’autres trucs. Raven Software, aux commandes du titre, s’est focalisé sur un mode solo ne permettant d’incarner que Wolvie, et force est de constater que ce parti pris a permis d’en sortir une expérience réussie.
Déjà, le fait de ne pas changer de personnage comme dans la quasi-totalité des jeux mettant en scène les X-Men apporte une immersion bien meilleure, pour ne pas dire une identification plus approfondie. Car s’identifier à un mutant quasi immortel équipé de griffes rétractables serait pour le moins étrange. Les signatures-moves du mutant hirsute ont été reproduites, dont le fameux « je jump de loin et je te plante mes griffes dans le thorax », conjuguant un bon effet de puissance et donnant une satisfaction au fan. Si graphiquement ce n’était pas génial pour l’époque, sans être repoussant non plus, les animations sont suffisamment fidèles pour que ça ne gâche pas le plaisir. L’ajout des dégâts sur les corps et de l’action du facteur guérisseur pour reconstituer les parties écorchées du héros compensent largement cette légèreté technique. Notons aussi le choix judicieux d’oser le (très) sanglant, le démembrement, l’étripage, bref la brutalité sans filtre qui fait vraiment honneur à celle du héros et permet à sa quête vengeresse de conserver tout son sens. Il faut faire saigner pour faire souffrir.
Beat-them-all en mode couloir, même pour les phases en extérieur, avec une caméra possédant évidemment certains défauts de ce type de production ; XMOW a su proposer un gameplay assez dynamique pour limiter la sensation de répétition et suffisamment précise pour ne pas rager en sautant à côté de plateformes ou en tapant à côté des ennemis. On découpe avec grâce et fluidité. La progression du personnage est quant à elle actée par des mutagènes qui se débloquent au cours de l’aventure. Comme des tenues secondaires lorsqu’on trouve les statuettes planquées dans les niveaux, donnant divers bonus comme une meilleure régénération. L’utilisation du décor (par exemple pour y empaler un ennemi) accroît encore davantage l’aspect bestial porté par Logan, bestialité qui fait tout l’attrait du titre.
Une dizaine d’heures, est nécessaire pour terminer le jeu et le plaisir que l’on prend à incarner un Wolverine déchaîné encourage vraiment à relancer une partie de temps en temps. Dommage que son bestiaire soit au final limité, que les boss soient ceux du film – donc oubliables – et que sa structure soit si linéaire (sans parler de level design, un peu le parent pauvre du jeu). X-Men Origins: Wolverine est au final un bon émule de références comme God of War mais échoue à atteindre ce niveau. Pas grave, on y passe tout de même un super moment sans prise de tête, en sachant qu’on dispose d’un bon défouloir à défaut d’un chef-d’œuvre. Le seul vrai gros bémol du titre est son absence au catalogue des jeux fonctionnels en rétrocompatibilité sur Xbox One. Cela nous privant d’une petite partie d’éviscération pour se détendre après une semaine compliquée (sauf à posséder une 360 et le jeu à la maison, of course).
Pour se remettre le sang à la bouche, un walkthrough du début du jeu :
NB : ne disposant plus de l’outillage nécessaire, à savoir une Xbox 360, les captures d’illustrations proviennent de l’internet mondial (les sources sont citées en description)
Excellent, étant fan du personnage j’ai vraiment adoré (même si je n’ai pas les 1000G sur le jeu mais c’est pas loin)
Et en effet, une rétrocompatibilité aurait été le kiff pour jouer sur la One :/